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Quoi Porus, quoi ce Roi qui sut se faire craindre
Cherche et voit son rival, et s’amuse à se plaindre !
Et sans me souvenir ni de lui, ni de moi,
J’obéis en esclave et je reçois sa loi.
Que suis-je devenu ! Je me cherche moi-même ;
Et ne me trouve plus dans ce désordre extrême.
Vous ai-je donc quittés trône, sceptre, grandeur,
Pour servir mon rival et mon Ambassadeur ?
Mais gardez-vous encor de montrer ma naissance :
Vous quittant je vous sers autant que ma vengeance.
Trône ? Pour t’asservir un rival massacré
Doit être ma victime et ton premier degré ;
Enfin sceptre, grandeur, je ne puis vous reprendre
Que je ne sois vengé d’Argire et d’Alexandre.
C’est à toi seulement que ce cour maltraité
Demande du secours en cette extrémité ;
C’est par toi, c’est par toi que cette âme outragée
Doit être pleinement satisfaite et vengée.
Arsacide fais voir que pour me secourir
Tu sais.

ARSACIDE.

Oui je saurai vous venger ou mourir.
Mais pensez-vous qu’Argire.

PORUS.

Oses-tu la défendre ?