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ACTE III.


Scène première.

PORUS, ARSACIDE.
PORUS.

Hé bien cher Arsacide, en dois-je plus douter ?
Diras-tu désormais que j’ai tort d’éclater ?
Et que je dois bannir l’injuste défiance,
Dont la vertu d’Argire et mon amour s’offense
Elle le suit l’ingrate, et je suis dans ces lieux
Un objet importun à son cour, à ses yeux.
Mais lâche que je suis ! Alexandre a pu dire
Qu’on nous laisse ici seuls ; soldats qu’on se retire ;
Et loin de l’immoler à mon ressentiment
J’obéis en esclave à son commandement.
Quoi dans le temps qu’il faut signaler ma vengeance,
J’écoute des discours si remplis d’insolence ?
Qui s’oppose à sa perte et qui retient mon bras ?
Puis-je vivre, le voir, et ne me venger pas ?