Page:Claude Boyer - Porus ou la Générosité d’Alexandre, 1648.djvu/44

Cette page n’a pas encore été corrigée

Scène V.

CLAIRANCE, ARGIRE.
CLAIRANCE.

Ô ! Dieux fut-il jamais âme plus généreuse !

ARGIRE.

Ô Dieux fut-il jamais Reine plus malheureuse !

CLAIRANCE.

Sa générosité va finir vos ennuis.

ARGIRE.

Ah ! Que tu juges mal de l’état où je suis !
Que l’offre qu’il me fait est peu digne d’envie !
Sui d’un plus grand malheur cette grâce est suivie ;
Et s’il faut que ce cour en cette extrémité
De même que ses fers craigne la liberté.
Vois quel est de mon sort le bizarre caprice :
Le comble de mes voux fait mon plus grand supplice.
Je trouve un ennemi si je cherche un époux.
Si je fuis mon vainqueur ; c’est pour suivre un jaloux.