Page:Claude Boyer - Porus ou la Générosité d’Alexandre, 1648.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée
CLAIRANCE.

Ah ! Plutôt rougissez d’en avoir la pensée ;
Par votre désespoir vous m’avez offensée ;
Et soupçonner en moi tant d’inhumanité,
C’est plus que de m’avoir ôté la liberté.
Prince connaissez mieux les bontés de Clairance.

PERDICCAS.

Et c’est de ces bontés, dont je dois la vengeance.

CLAIRANCE.

Mais vous m’offrez en vain un secours étranger,
Quand celui de mon père est prêt à me venger ;
Dedans votre défaite il cherche sa victoire ;
Ne vous dérobez point à l’éclat de sa gloire ;
Vous cherchez un trépas, que j’empêche aujourd’hui ;
Pour le rendre plus noble, et pour nous et pour lui.
Porus vous va réduire au point de vous défendre ;
Il vous cherche plutôt, qu’il ne cherche Alexandre ;
Ne vous dérobez point à sa juste douleur.

PERDICCAS.

Et bien je vais m’offrir, Madame, à sa valeur ;
Ce cour infortuné lui doit cette victime.