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Scène V.

Tout le fonds du théâtre étant en feu. ALCMÉON et DIMAS, sortent des deux côtés.
DIMAS.

Ah ! Seigneur.

ALCMÉON.

Ah ! Dimas, quel est notre malheur ?
Secourons la Princesse.

DIMAS.

Il n’est plus temps, Seigneur.

ALCMÉON.

Quoi déjà…

DIMAS.

C’en est fait, une flamme cruelle,
A vengé votre amour d’une amante infidèle.

ALCMÉON.

Hélas ! C’est trop punir son infidélité :
Malgré sa trahison j’adorais sa beauté.
Je la plains cette ingrate, et la plaindrai sans cesse,
Et si j’ose un moment survivre ma Princesse,
C’est pour savoir quel sort, dans son appartement
A produit tout d’un coup ce grand embrasement.
Ce rival immortel, lui qui me l’a ravie,
N’a-t-il pu garantir une si belle vie ?
Quoi celle qui portait sa flamme jusqu’aux Dieux,
Périt donc par la flamme, et périt à leurs yeux !