Scène IV.
Vous me voyez frappé d’une atteinte mortelle,
Seigneur, on me trahit ; je viens de tout savoir ;
Un rival en secret m’ôte tout mon espoir.
Ah ! Prince ce soupçon marque trop de faiblesse.
Je viens de le savoir, Seigneur, de la Princesse.
Quoi vous pourriez avoir un rival dans ma Cour ?
Ma fille veut sans doute éprouver votre amour,
Ou plutôt l’augmenter par ces fausses alarmes.
Hélas c’est bien assez du pouvoir de ses charmes.
La fière sémélé ne fera point de choix
Qui puisse être au-dessous des Princes et des Rois.
À l’entendre parler du choix qu’elle se donne,
Son mérite est d’un prix plus haut que la Couronne.
Il faut donc que ma cour à mes yeux abusés
Cache sous des sujets des Héros déguisés.
Mais en fut-il quelqu’un caché dans cet Empire,
Voudrait-il traverser l’hymen que je désire ?