Page:Claude Boyer - Les amours de Jupiter et de Sémélé, 1666.djvu/33

Cette page n’a pas encore été corrigée
SÉMÉLÉ.

Oui Seigneur ; et ce n’est ma faute ni la vôtre
Je plains votre malheur, et ce cœur innocent
Vous trahit par l’effort d’un charme tout puissant.
Même je vous dirais, si j’osais vous le dire,
Que de son premier feu ce cœur encore soupire,
Et sent auprès de vous, quand il vous faut quitter…

ALCMÉON.

Ah Princesse…

SÉMÉLÉ.

Ah Seigneur gardez de vous flatter.
Si votre fier rival savait que ma faiblesse
Laisse échapper pour vous une ombre de tendresse,
Ce reste de pitié vous deviendrait fatal.

ALCMÉON.

C’est peu de me trahir, on vante mon rival,
On veut que sa puissance étonne ma colère,
Quel est donc ce rival !

SÉMÉLÉ.

Seigneur c’est un mystère ;
Les Dieux seuls, et mon cœur ont droit de le savoir.

ALCMÉON.

Et vous voulez ainsi flatter mon désespoir.
Hélas je le vois bien, ce rival qui se cache,
Pour ma honte et la vôtre est un perfide un lâche ;
Pour vous justifier il paraîtrait au jour,
S’il avait mérité l’honneur de votre amour :
Mais par un sort fatal qui comble ma disgrâce,
Un indigne rival vient de prendre ma place.

SÉMÉLÉ.

Tout beau Seigneur, craignez ce dangereux rival.
Mais vous vous faites tort en le traitant si mal.
Mais vous devez présumer, qu’alors que je vous quitte,
Ce n’est pas par l’effort d’un plus faible mérite ;