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Vous pour ce grand secret gardez bien le silence,
Et remontez au Ciel pour rejoindre vos sœurs.

Les deux Heures partent à même temps et volent vers le cintre du théâtre, tandis que l’Aurore remonte vers le lieu d’où elle est partie.


Scène II.

SÉMÉLÉ, DIRCÉ sa confidente.
SÉMÉLÉ.

En est-ce assez, Dircé, pour te faire connaître
L’amour, qu’au cœur d’un Dieu mes appas ont fait naître ?
L’Aurore en ma faveur viendrait-elle en ces lieux,
Sans l’ordre de ce Dieu, qui commande les Dieux ?

DIRCÉ.

Non, je n’en doute plus, et j’en tremble, Madame.
Quoi le Prince Alcméon, qui régnait dans votre âme,
Ce grand Prince d’Argos, qui depuis si longtemps
Vous offre sa Couronne et des vœux si constants,
Va perdre tout l’espoir de son amour fidèle ?

SÉMÉLÉ.

J’ai cru brûler pour lui d’une flamme immortelle :
Mais puis-je garantir un feu si glorieux
Contre l’ordre éternel du Destin et des Dieux ?

DIRCÉ.

Mais le Roi qui du Prince estime l’alliance,
Et voit que votre cœur penche à quelque inconstance,
Veut, sans plus différer le faire votre Époux ;
Vous devez obéir ou craindre son courroux.