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Allez sans tardez davantage,
Et que l’ombre de ce rideau
Ne lui dérobe plus ma voix et mon visage.

Les Heures descendent et tirent le rideau de l’alcôve.

SÉMÉLÉ se levant de dessus son lit.

Quel éclat, quelle voix force agréablement
Un repos si profond, in sommeil si charmant ?

L’AURORE.

Princesse nous entrons avec cette licence
Que nous donne aujourd’hui le souverain des Dieux.
Par son divin pouvoir nous pénétrons ces lieux,
Où la discrétion dérobe sa présence.
Jupiter sans vous voir, ne peut être content :
Dans ce parc amoureux, en ces sombres retraites,
De vos premiers soupirs confidentes discrètes,
Sous l’habit d’un berger Jupiter vous attend.

SÉMÉLÉ.

L’image d’un beau songe, un fantôme agréable
Rend envers Jupiter ma paresse excusable ;
Lui-même était l’objet d’un songe si charmant.
Allez belle Déesse avertir mon amant,
Que j’aime son ardeur, et son impatience :
Mais aussi dites-lui qu’il faut par bienséance,
Pour sortir du palais, attendre un plus grand jour,
Et voler malgré moi ce temps à son amour.

L’AURORE.

Sémélé je ne puis paraître davantage :
Une de ces Heures pour moi,
Peut aller faire ce message,
Le grand jour qui s’avance a fini mon emploi ;
Je dois quitter la place au Dieu de la lumière,
Il a commencé sa carrière.
Filles de Jupiter témoins de ses ardeurs,
Vous allez satisfaire à son impatience ;