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Le prix est incertain pour des beautés pareilles,
Et cette égalité suspend mon jugement.
Aussi ne voulant pas qu’une ait tout l’avantage,
Par un art qui vous mêle et ne vous détruit pas,
Le théâtre aujourd’hui va produire un ouvrage ;
Qui doit unir tous vos appas,
Et sans juger sur qui doit tomber la victoire,
Par un mélange heureux confonde votre gloire.
Vivez sans jalousie et n’ayez d’autre soin
Que de plaire à Louis et d’avoir son suffrage :
Travaillez à l’envi pour ce grand avantage ;
Qu’il soit de vos travaux le juge et le témoin.
Sur ses soins généreux tout votre espoir se fonde ;
Par lui vos différents cesseront désormais,
Et pour comble de ses bienfaits,
Son équitable arrêt vous va donner la paix,
Qu’il a donnée à tout le monde.

MELPOMÈNE.

Tout ce qui va paraître aux yeux de ce grand Roi,
Le résoudra bientôt à prononcer pour moi.

APOLLON.

Suspendez votre espoir ; attendez son oracle.
Cependant faisons place à ce rare spectacle,
Venez-en avec moi contempler la beauté,
Et prendre votre part de cette nouveauté.

MELPOMÈNE.

Allez et flattez-vous d’un bien imaginaire,
Ma présence en ces lieux est encore nécessaire.

Apollon part avec rapidité vers le milieu des airs, Thalie et Euterpe partent à même temps emportées par des nues et par un vol croisé.

MELPOMÈNE continue.

Vous spectacles pompeux venez parler pour moi.
Venez justifier l’honneur de mon emploi.