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APOLLON.

Melpomène, ces chants si charmants et si doux
Semblent à votre sœur promettre la victoire.

MELPOMÈNE.

Non, non vous n’avez rien à craindre pour ma gloire,
Grand Dieu, vous êtes juste et c’est assez pour nous.

Chanson pour Melpomène.

Faibles esprits, âmes vulgaires,
Qui des biens les plus ordinaires
Faites vos solides plaisirs,
Ce n’est pas vous que je veux croire :
De plus dignes objets occupent mes désirs,
Et si je pousse des soupirs,
C’est pour le trône ou pour la gloire.

APOLLON.

Déesse, l’une et l’autre ont charmé mes oreilles.

EUTERPÉ.

Attendez de ma voix de plus grandes merveilles.

Chanson pour Euterpe

Venez pasteurs, venez, et des chants les plus beaux,
Des plaines de l’Écho, du bruit de vos ruisseaux,
Faites un concert agréable ;
Faites voir à mes sœurs par des charmes si doux,
Que tout ce qu’elles ont d’aimable,
Ne l’est pas tant que vous.

THALIE.

Prononcez votre arrêt, grand Dieu qu’attendez-vous ?
Est-il si mal aisé de juger entre nous ?

MELPOMÈNE.

C’est trop c’est trop languir dans cette inquiétude.

EUTERPÉ.

Tirez-nous promptement de cette incertitude.

APOLLON.

Que puis-je prononcer, alors qu’également
Je me trouve surpris entre tant de merveilles ?