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Scène IV.

MELPOMÈNE, THALIE, EUTERPÉ, APOLLON au milieu des airs.
MELPOMÈNE.

Arbitre souverain des filles du Parnasse,
Le croirez-vous ! On veut me contester ma place :
Mes sœurs fières d’avoir l’honneur d’un même sang,
Me veulent disputer celui du premier rang,
Et mettant devant vous leur adresse en usage,
Par des nouveaux efforts briguer votre suffrage.

APOLLON.

Je sais de toutes trois le mérite et l’emploi :
Je suis le Dieu des vers comme de la lumière,
Et puisque l’on s’adresse à moi,
Pour savoir qui des trois doit être la première,
J’userai du pouvoir que vous m’avez donné.
Je ne veux écouter ni faveur ni caprice,
Et vous verrez par ma justice
Le seul mérite couronné.

THALIE.

C’est sur ce digne espoir grand Dieu que je commence,
Et je prends pour ma gloire une entière assurance.

Chanson pour Thalie.

Sur le luth ou sur la musette,
Pour le sceptre ou pour la houlette,
Chantez, mes sœurs, chantez de toutes les façons :
Pour moi je n’aime qu’à médire,
Et la gloire de faire rire
Vaut bien celle de vos chansons.