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M. Paul Meurice les a rapportés dans une de ces malles de métal que fabriquent les Anglais, et qui était prédestinée à un transport littéraire, puisqu’elle s’appelle The Waverley. Les manuscrits de Victor Hugo ont différents aspects : il y en a qui sont demeurés de simples cahiers, pas même reliés par un fil, — comme le manuscrit d’Hernani, — d’autres qu’un relieur de Guernesey a revêtus de parchemin, avec le titre de l’œuvre en grosses lettres rouges, — comme le manuscrit du Roi s’amuse. — Il en est d’illustrés par Victor Hugo lui-même, comme le manuscrit des Travailleurs de la mer, où la fantaisie puissante du poète a prodigué, à côté des pages écrites, des pages imagées, des marines, des vues du vieux Guernesey, extraordinaires avec leurs pignons et leurs dentelures, des figures de gnomes ou de personnages du roman, Mess Lethierry, avec ses favoris et sa pipe dans sa bouche tordue, des types de marins, études de mer, visions de pieuvres ou de tempêtes, d’un fantastique étonnant et d’un naturalisme bizarre.

Le manuscrit d’Hernani est un cahier de grand papier de fil, devenu jaune, couvert d’une écriture petite et pressée. Les repentirs, les