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fenêtres de son logis le bercement de la mer. Logis somptueux ou le poète a réuni les débris du magnifique appartement qu’il occupait jadis place Royale, et les merveilles qu’il a pu se procurer depuis son exil. C’est dans cet intérieur splendide de Guernesey plutôt que dans le salon japonais au lustre de Venise de l’avenue d’Eylau, qu’il faudrait peindre Victor Hugo agissant et pensant. À Guernesey, les tapisseries, les meubles, les tableaux, les inscriptions s’harmonisent avec le génie même et le tempérament de l’homme qui les a choisis. Il a presque construit, aménagé tout cela lui-même, car — il le disait, un soir, en causant à Viollet-le-Duc, — c’est dommage qu’il soit poète. Quel architecte il aurait fait !

Et quel docteur !

À Hauteville-House, des inscriptions, par lui composées et dignes de l’école de Salerne, alternent avec des préceptes qui font penser, tantôt à la parole énergique d’un d’Agrippa d’Aubigné, tantôt au texte de la Déclaration des droits de l’homme. J’ai retenu ces quelques épigraphes :

Lever à six, dîner à dix