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ment tâchez d’avoir un peu plus de circoncision dans vos paroles et n’oubliez pas le pourboire du célibataire.

— Un pourboire, malheureux ! pour aller te mettre encore l’estomac en couleur, ou te parcheminer les intestins ? — Va-t’en, tu es soûl ! »

Vous pensez bien que Passereau lit la lettre, — une lettre où le colonel Vogtland écrit à Philogène : « Je te couvre partout de baisers. » Passereau est accablé. Passereau rentre à son hôtel la mort dans l’âme, et dit au garçon : « Laurent, vous allez faire monter un bol, du sucre, des citrons, du thé et cinq ou six bouteilles de rum ou d’eau-de-vie ; et partez de suite chez mon ami Albert, le prier de se rendre aussitôt ici, chez moi. Dites-lui simplement que je suis dans mon jour à néant. » — Dans ces jours à néant, Passereau se plaît à répéter que la vie est bien amère et la tombe sereine. Il n’est pas gai, Passereau. Le punche (sic) le grise, mais ne le console pas. Il s’endort furieux et se réveille de même. Zingh ! zingh ! zingh ! Il tire à tour de bras le fil d’archal de la sonnette. Le garçon ac-