Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.

temps à autre, un encouragement ou un conseil arrivait à Pétrus comme une bouffée d’air frais, — par exemple cette lettre de consolation et d’espoir que Béranger lui écrivait après une lecture des Rhapsodies.


« Monsieur,

« Pardonnez-moi d’avoir autant tardé à vous remercier de l’envoi que vous avez bien voulu me faire de vos poésies. M. Gérard ne m’a donné votre adresse que depuis quelques jours.

« Si le métal bouillonnant a rejeté ses scories, ces scories font bien présumer du métal, et, dussiez-vous vous irriter contre moi de trop présumer de votre avenir, j’aime à croire qu’il sera remarquable. J’ai été jeune aussi, Monsieur, jeune et mélancolique ; comme vous je m’en suis souvent pris à l’ordre social des angoisses que j’éprouvais ; j’ai conservé telle strophe d’ode, car jeune je faisais des odes, où j’exprime le vœu d’aller vivre parmi les loups. Une grande confiance dans la Divi-