Page:Claretie - O. Feuillet, 1883.pdf/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Paris, n’étant plus le fi de M. Feuillet, redevenant Octave Feuillet. L’impression devait être délicieuse. Et là, ou plutôt ici, Octave Feuillet était charmant, causait à merveille ; on se l’arrachait, les femmes surtout. Ce n’est pas lui qui m’a dit cela, mais je le sais. Par lui, on ne saurait de lui que peu de chose et cela est à son honneur. Il n’a jamais été de ces gens qui parlent d’eux-mêmes avec de perpétuels transports ; au contraire, il s’efface et se dérobe dès qu’on veut le mettre sur son propre compte.

La vie d’un homme célèbre appartient cependant, quoi qu’il fasse, à ses contemporains. On veut aujourd’hui tout savoir de ceux qu’on aime. On demande l’histoire de ceux-là mêmes qui n’ont d’autre histoire que celle de leurs œuvres, de leurs batailles, artistiques et littéraires, de leurs succès. M. Octave Feuillet s’est d’ailleurs laissé aller, dans une page intime, ignorée ou plutôt oubliée, à conter un de ses souvenirs de jeunesse, de ses plus chers souvenirs, je gage : une journée à Monte-Cristo, chez Dumas père, dans ce logis si rapproché de Saint-Germain-en-Laye où parfois l’auteur de Sibylle passe l’été, aujourd’hui…

Ce grand et cher Dumas ! Il apparaît, au