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mains., Je n’avais pas à les analyser. Tout le monde connaît M. Cardinal, ce puritain corrompu, ce Prudhomme du vice, qui ne ressemble qu’à lui-même pourtant (en littérature, veux-je dire, car, dans la vie, M. Cardinal pullule) et qui incarne toute une maladie sociale, j’ai entendu dire le mot à M. Taine. Tout le monde a été séduit par les jolies Américaines de l’Abbé Constantin et a souri, puis un peu pleuré à l’histoire de la petite Criquette. Le succès complet, entraînant de l’Abbé Constantin fut la protestation du goût public contre des études volontairement repoussantes, agressives dans leur pessimisme. Une source fraîche coulant sur un sable d’or fin et rencontrée après une journée de chaleur accablante. L’Abbé Constantin fit relire l’Invasion et assura la fortune du romancier nouveau qui venait, avec tant d’art, d’agrandir ses petits cadres si habilement ciselés. Criquette et l’Abbé Constantin ont dépassé la vogue des nouvelles d’Halévy, mais ne les ont pas fait oublier de ceux qu’elles avaient charmés. Quelques-uns de ceux-là restent fidèles aux infidèles du foyer de la danse. Les nouvelles d’Halévy, l’Insurgé, la Petite Caille plucheuse, le Mariage d’Amour, le