Page:Claretie - Lud. Halévy, 1883.pdf/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

donné des œuvres durables et achevées, FrouFrou, les Sonnettes, le Roi Candaule, la Boule, Fanny Lear, et ces épiques bouffonneries qui furent, à leur heure, la protestation de l’ironie contre les solennités et les niaiseries : Barbe-Bleu, les Brigands, la Grande Duchesse de Gérolstein, la Belle Hélène. Avec M. Hector Crémieux, Ludovic Halévy avait commencé le défilé en faisant jouer aux Bouffes Orphée aux Enfers. L’opérette fut, à son heure, une satire en action, — avec trop d’irrévérence, parlant, cette maraude, des dieux et des héros et des enthousiasmes, — mais spirituelle, alerte, amusante, affolée. Ne l’accusons pas de tous nos malheurs. Les Allemands ont joué encore plus d’opérettes que nous et pourtant !…

Mais ce n’est point là, du reste, qu’est l’originalité même du théâtre composé par Ludovic Halévy avec Henri Meilhac. Il est assez piquant, avant d’essayer de le caractériser, ce théâtre, de savoir comment les deux auteurs ont lié connaissance. Le nom de Lambert Thiboust va encore reparaître dans ces feuilles.

Ponsard venait de donner au théâtre du Vaudeville sa pièce shakspeariano-réaliste Ce qui plaît aux dames, et M. Cogniard, directeur