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ques rôdeurs italiens. Et à l’heure de la halte, Deberle, trompé par l’espèce d’enclave du territoire italien en avant de la Riniera et de Ciriegia, s’étant heurté ainsi aux soldats du roi Umberto, trouvait galant de saluer, le verre à la main, ces amis d’hier, adversaires de demain peut-être, ces sentinelles d’Italie, vivant, à quelques pas des Alpins de France, de la même vie active, intense et mâle…


Et ç’avait été, pendant ce déjeuner inattendu, un feu roulant de gaîté, un bavardage de cordialité et de jeunesse. On se parlait, d’un bout de table à l’autre, d’une patrie à l’autre patrie, de tout ce qui était l’existence commune aux troupiers des deux nations : les exercices de nuit, les étapes for-