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tinguant rien entre ces uniformes, ni étrangers, ni compatriotes, tous ces hommes étant pour lui les mêmes, comme les cailloux des chemins, les filets d’eau des montagnes…

Ils étaient différents, pourtant, ces soldats, ceux de France et ceux d’Italie, chiens de garde de la frontière. Les chasseurs de France, pareils à des Basques, avec leur béret sur l’oreille, leur bâton ferré à bois recourbé, leurs guêtres de drap ; les Italiens, leur feutre recouvert de toile blanche, une double cartouchière à la ceinture, un bidon de bois au côté. Les Alpins de France plus semblables à des montagnards en marche, les Alpins d’Italie l’aspect plus théâtral, mais militaire aussi et mâle.

Et une idée vint au capitaine, qui, tout à l’heure, avait dépassé la limite des deux États, une idée