des esprits est si cruellement morbide, que les moindres occasions, les plus petits malentendus, poussent aux colères et aux conflits. La tâche de tout homme qui pense est d’apaiser, de travailler à la concorde et, tout en consacrant ce récit, La Frontière, à l’amour de la patrie et au culte du drapeau, l’auteur peut se rendre cette justice qu’il n’a pas travaillé à démuseler la haine.
Oui, c’est la folie du drapeau qui entraîne mon héros — comme dans la réalité, au haut de ces sommets et au bord de ces gouffres, elle en a poussé bien d’autres. Mais, n’est-ce pas une belle folie à opposer à l’horrible folie du couteau ? J’ai voulu qu’on regardât en haut, très haut — où nos couleurs flottent dans l’air libre. L’héroïsme, toujours prêt de nos soldats, ne diminue en