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votre carte — exactement tombé sur la ligne frontière, — répondit le capitaine italien. Il est de notre devoir autant que du vôtre de le relever !

— Oui, mais le drapeau est à nous ! cria Deberle.

— Suivez-moi, dit-il aux soldats.

Alors, sur ce versant rapide, cherchant les angles, s’accrochant aux saillies, le dos collé à la paroi, les talons dans la neige, avec le bâton ferré pour balancier sur ce vide qui s’ouvrait sous eux, effrayant, les hommes descendirent. Deberle avant les autres. Ils glissaient, se retenaient au bord du gouffre, ne disant rien, avançant, s’enfonçant dans la crevasse au bas de laquelle était le drapeau et se raidissaient sous le regard des soldats de Salvoni qu’ils sentaient, plongeant sur