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tin de ces grands collégiens héroïques, c’était :

— Ils doivent bisquer, les Italiens ! Ils bisquent, ils bisquent !


Les soldats en eurent, du reste, la preuve évidente, un soir qu’à la grand’garde se présenta un Alpin italien qui demanda à parler au commandant français. Un beau garçon, bien découplé, petit, mais leste et presque élégant, qui venait se rendre : un déserteur. La tentation est grande de ces désertions à la frontière. D’un pays à l’autre il semble que la liberté soit conquise en trois pas. La souffrance qui étreint l’homme ici, chez lui, dans son pays, va-t-elle le lâcher lorsqu’il aura revêtu un autre vêtement, respiré un autre air ? Il le croit. Et il jette ses