Page:Claretie - Jules Sandeau, 1883.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sandeau. Il fut aimable, c’est-à-dire accueillant, d’un commerce sûr, d’une amitié dévouée, d’une philosophie souriante et résignée que, seule, la mort d’un fils put assombrir. Il fut aimable et aimé, on l’a bien vu au lendemain de sa mort. Jamais cercueil ne descendit dans une tombe accompagné de plus de regrets sincères et de plus d’émotion vraie. Il n’y eut qu’une voix dans cette presse si divisée pour louer ce romancier de grand talent qui fut un homme de bien. Je dis une voix, car je ne compte pas les articles de jeunes gens qui, n’ayant rien lu, trouvent plus commode de nier ce qu’ils ne connaissent point et prétendent faire dater la littérature des essais de leurs camarades de la veille et des élucubrations des pseudo-naturalistes nouveaux.

Jules Sandeau est mort à l’âge de soixante-douze ans, après une vie bien remplie, honorée et digne d’être offerte en exemple aux purs hommes de lettres. Il les aima par-dessus tout, ces Lettres, qui consoleraient de toutes les douleurs s’il y avait une consolation pour certaines blessures. Il ne s’appelait pas Jules en réalité, mais Julien : Léonard-Silvain-Julien Sandeau, dit son acte de naissance. Son père était contrô-