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en vous préférant — l’Académie française a voulu couronner en vous la poésie dans son expression la plus pure et la plus désintéressée ; et j’invite tous ceux qui gardent fidèlement au fond de leur cœur le culte de l’art profond et exquis, à lever leur verre avec le mien. Je bois à Sully-Prudhomme, de l’Académie française ! »

M. Sully-Prudhomme, très ému, répondait alors en quelques mots :

« — Nous avons à peu près débuté ensemble, mon cher Coppée, et si je rappelle ce souvenir, et si je parle de cet à-peu-près, c’est que je tiens à constater que je suis votre aîné… Et c’est parce que je suis votre aîné que j’ai été, me vous le dites, préféré par l’Académie… Maintenant que je suis à l’Institut, mon cher ami, je vous y attends. »

François Coppée d’ailleurs n’est point pressé. Il est heureux entre ses amis et ses parents, recevant Barbey d’Aurevilly et Banville, les maîtres, Paul Bourget, le poète délicat, sensitif et profond, une des individualités exquises de la génération nouvelle, et, souriant, le poète des Intimités dit de lui-même et de sa vie :