Page:Claretie - Fr. Coppée, 1883.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sine de la muse triste de Sainte-Beuve, la muse charmante de Coppée, mais elle a, je le répète, de sa fine main de Parisienne touché à la grande épée de Hugo ; elle a gardé de ce contact une vigueur rare qui ajoute du prix à sa nervosité exquise. C’est d’ailleurs une note toute spéciale que François Coppée a donnée dans ces Intimités où les tendresses, les frissons, les odeurs, le replié et le compliqué de la passion moderne, ou de l’amour-goût contemporain, sont analysés dans une langue d’une simplicité savoureuse et savante. Là est Coppée, dans ce je ne sais quoi de profondément senti, d’amoureux et de douloureux, de sincère et de vécu. Amoureux parisien et poète de Paris, avec des murailles grises pour encadrer des idylles et des jours de neige pour éveiller les névroses. Vrai poète moderne, contemporain, sensitif, exprimant avec une netteté décisive, pleine de dessous émus, les réalités quotidiennes. Cette édition, ce monument que lui élève Alphonse Lemerre, c’est déjà comme une postérité qui commence pour Coppée. Il écrit à la dernière page de ce beau livre ce quatrain trop modeste.
« À mon éditeur » :

 Mes humbles vers vont donc me survivre, Lemerre ?