Famille pauvre ; le père, modeste employé aux bureaux de la guerre ; trois filles, qu’on élevait chez les dames de Saint-Maur, dans la rue, en face le logis même, et le petit garçon, chétif, débile. On déménagea, on alla loger rue Vanneau, au cinquième. Il y a, dans Olivier, des ressouvenirs touchants de ces temps de luttes honnêtes.
Le poète Olivier, cet être chimérique,
Qui, tout en racontant son beau rêve féerique,
A trouvé le moyen de charmer quelquefois
Ce temps d’opéra-bouffe et de drame bourgeois,
ce poète, c’est Coppée ou un peu de Coppée, et lorsque, dans son poème, l’auteur arrivant à ce vers :
Car revoir son pays, c’est revoir sa jeunesse !
s’interrompt et se reporte vers son passé, alors un flot de souvenirs lui remonte et, oubliant la jeunesse d’Olivier, il se rappelle sa jeunesse à lui, son enfance :
Tenez, lecteur. — Souvent, tout seul, je me promène
Au lieu qui fut jadis la barrière du Maine.
C’est laid, surtout depuis le siège de Paris.
On a planté d’affreux arbustes rabougris
Sur ces longs boulevards, où naguère des ormes
De deux cents ans croisaient leurs ramures énormes.