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Revenons aux origines. Du côté paternel, il y a une grand’mère (Coppée montre chez lui un délicieux portrait d’elle, par une dame, élève de Greuze) qui a dans le sang de la vieille noblesse lorraine ; de ce côté, on trouverait des gendarmes de la Maison du Roi et des chevaliers de Saint-Louis. Du côté maternel, le contraste est frappant. Le grand-père (Baudrit de son nom) est maître serrurier et, pendant la Révolution, forge des piques pour armer les sections. La maison Baudrit existe encore. Le petit-fils, Auguste Baudrit, cousin germain de Coppée, est un serrurier d’art du plus grand talent. On pourrait conclure, si l’on voulait, d’après ces sources, que l’auteur d’Olivier est un aristocrate qui aime le peuple.

Bref, ce fut en 1842, dans un entresol au numéro 9 de la rue des Missions (actuellement rue de l’Abbé-Grégoire, jadis rue Saint-Maur-Saint-Germain) que la mère de Coppée, selon l’expression de Chateaubriand, lui infligea la vie. « Il y a de bons moments, tout de même ! » nous disait en riant Coppée. Le bon et grand Charlet, le peintre des soldats et des scènes populaires, demeurait sur le même palier que Coppée le père, qui fut son ami.