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« La Juive, est-ce de vous, la Juive ?

— Je voudrais bien qu’elle fût de moi », répondit Gounod.

Au total, Eugène Labiche possède à un degré supérieur deux qualités rares que n’ont point les plus prétentieux : il a de l’esprit et du bon sens. C’est un disciple de Molière qui a fait de la comédie durable, sans avoir la prétention de passer à la postérité, — un des meilleurs moyens pour y arriver, — et un charmeur qui a diverti son temps pour se divertir lui-même.

M. Eugène Labiche a succédé, à l’Académie française, à M. de Sacy, et il a, dans un discours achevé, applaudi, fait revivre avec beaucoup d’émotion et de goût la physionomie de ce fin lettré, amoureux de Mme  de Sévigné.

C’est M. Legouvé et M. Émile Augier qui avaient mis en avant la candidature de M. Eugène Labiche.

« Y pensez-vous ? disait l’auteur du Voyage de M. Perrichon en souriant. Académicien, moi ! Est-ce que je suis un styliste ? »

Et puis il y avait les visites, les fameuses visites ! Pour un homme qui aime surtout à vivre en Sologne et à « faire des moutons », comme il dit, se présenter, solliciter, était chose dure. Il