tère tout particulier à l’esprit dépensé par lui argent comptant. C’est avec une sorte de sang-froid railleur qu’il parlera, par exemple, de la Tragédie à M. Henri de Bornier, tout enfiévré de son Attila et de son Mahomet futurs.
« Jamais vous ne me ferez écouter une tragédie, mon cher ami.
— Et un opéra ?
— Encore moins, c’est une tragédie qui fait du bruit. »
Voilà la note de cette raillerie qui cache une bonté solide ; seulement, Labiche, dans la vie comme au théâtre, aime à ramener aux réalités strictes les fièvres du sentiment et de l’enthousiasme.
« Vous ne saurez jamais, lui disait naguère Gounod, combien je travaille pour achever mon opéra nouveau. J’ai déjà entassé une pile énorme de manuscrits. Une partition, c’est tout un monde à remuer, et quel monde !
— Aussi, interrompit froidement Labiche, pourquoi avoir choisi un métier comme ça ? »
C’est à Gounod qu’il assurait encore — en gouaillant — n’avoir jamais entendu un opéra, et qu’il demandait, en plaisantant :