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tôt, cette Alsace, venaient à Paris, et, résolus à y vivre sans courir les hasards de la bohème littéraire, qu’ils haïssent, ils travaillaient doublement : l’un, Erckmann, étudiant le droit, l’autre, demandant et obtenant une place au chemin de fer de l’Est, où il est encore aujourd’hui caissier, fidèle à son bureau, par habitude et par devoir. On le voit, la biographie d’Erckmann et de Chatrian est bien simple jusqu’au jour où parut l’Illustre Docteur Mathéus ; elle se réduit à deux mots, mais pleins de choses : le labeur et la patience[1]

Elle n’a pas eu beaucoup d’incidents depuis. Des succès, oui, des événements, non. Le lendemain de la publication de leur premier livre Erckmann-Chatrian étaient célèbres. Hugues le Loup, Maître Daniel Roch, les Contes des bords du Rhin, les Contes de la Montagne, succédaient à l’Illustre Docteur Mathéus. Tous ces livres, ou à peu près, accentuaient davan-

  1. Quelques-uns des Contes fantastiques des deux amis, réunis plus tard sous la signature collective Erckmann-Chatrian, avaient paru, chose à noter, dans l’Artiste (1857 et 1858), mais chacun sous la signature particulière de l’auteur ou d’un des deux auteurs. C’est ainsi que le Bourgmestre en bouteille était signé Pierre Chatrian et l’Œuil invisible (conte) Émile Erckmann.