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CAMILLE DESMOULINS

« Gloire, paix et rage patriotique. » — « Je suis démocratiquement ton ami », dit Stanislas Fréron. Lafayette, Rewbell, Manuel, le futur procureur à la Commune de Paris, lui écrivent. Mirabeau l’accable de compliments jusqu’au jour où il dira en parlant de lui : Ce pauvre Camille ! a Eh bien ! pauvre Camille, votre tête est-elle un peu remise ? On vous a boudé et l’on vous pardonne. » (Lettre de Mirabeau du 2 mai 1790.) — « Adieu, bon fils ; vous méritez qu’on vous aime, malgré vos fougueux écarts ». Notons, en passant, que c’est sur le même ton qu’au même moment à peu près Marat, dans Y Ami du Peuple (16 août 1790), Cassandre-Marat parle à Camille : « Malgré tout votre esprit, mon cher Camille, vous êtes bien neuf en politique. Peut-être cette aimable gaîté qui fait le fond de votre caractère, et qui perce sous votre plume dans les sujets les plus graves, s’opposet-elle au sérieux de la réflexion… mais vous vacillez dans vos jugements… vous paraissez n’avoir ni plan ni but. » L’Ami du peuple et le fds de l’ami des hommes sont également sévères !.

Marat n’en demandera pas moins des services à Camille. La lettre suivante de l’Ami du peuple à Desmoulins en témoigne :

« Les ennemis de la patrie m’ayant mis de nouveau sous le glaive de la tirannie, je vous fais passer deux lettres pour lesquelles j<’vous demande une place dans les premiers numéros de la Tribune des Patriotes. Comme c’est un point important à la liberté que les journalistes qui trahissent la cause soient démasqués, je me flatte que vous y attacherez quelque prix. Elles sont signées de moi, pour vous mettre en règle dans tous les cas. « Je vous salue patriotiquement, ainsi que Fréron, votre confrère et le mien. M.ha.t, l’ami du peuple.

« Ce 19 may 1793.

« In mot pour dire au porteur le jour où elles paraîtront. Il est chargé de vous demander trois numéros de ces deux lettres. » [Inédit.]

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