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de-chaussée au grenier. Antichambre japonaise avec deux vieux griffons de bronze à l’entrée, salle à manger japonaise tendue de rouleaux peints par un décorateur du Mikado, chambre japonaise, salle de bain japonaise… Tout au Japon ! Et dans ce délicieux paradis japonais, une déesse bien vivante emplissant tout l’hôtel, — prononce a u, au, autel, si tu veux, — de son rire, de son parfum de femme, de sa jeunesse et de sa gaieté, — et un dieu silencieux et indulgent bénissant nos amours sans rien dire !

Ah ! le bon Bouddha, le doux Bouddha, comme disait la chanson !… Il trônait au milieu du salon, sur la cheminée, comme dans une pagode. On avait drapé son socle, encadré la glace, et Bouddha rayonnait là, rouge et or, comme un soleil d’automne. Je le saluais avec ami-