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Le Daudet de Seine-Port, le Daudet de nos vingt ans, c’était donc le poète des Prunes, du Chaperon rouge et des Cerisiers.

Vous reposiez… vous reposiez…
Je vous pris pour une cerise ;
C’était la faute aux cerisiers !

Il avait aussi collaboré çà et là à bien des journaux de fantaisie et de jeunesse, et jusqu’au Musée des Familles, où l’on trouverait de lui, chose curieuse, au tome XXIX, une biographie de peintre, une étude ou un petit roman sur Carlo Maratti ! Et jusque-là, déjà, il a sa langue, sa couleur, son style ! Alphonse Daudet avait écrit déjà encore quelques Lettres de mon moulin, des chefs-d’œuvre ; la Mort du petit Dauphin, ce petit Dombey couronné ; le curé de Cucugnan.

Ce fin visage de méridional brun qu’a peint Feyen-Perrin était déjà baigné de cette rose lumière de la première gloire, que Vauvenargues compare tout justement aux premiers feux du jour. Il n’y avait qu’un point noir dans cette aurore. On disait alors que Daudet, fort malade, était menacé d’anémie. Il fallait, paraît-il, à cet enfant de Nîmes, un soleil plus