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ou de leurs amis. Je ne sais qui a imprimé ce paradoxe, qu’on n’a tant et tant écrit sur Molière que parce qu’il n’a rien laissé sur lui-même. Pas un aveu, à peine quelques rares autographes qu’on se dispute comme des joyaux. On n’aura pas de telles recherches à faire sur nos contemporains, et c’est un signe des temps que ce besoin de vérité, d’explications, de révélations qui fait courir le public aux confidences de ceux qu’il aime et qui pousse les hommes populaires vers le public.

J’ai là un livre fraternel écrit par M. Ernest Daudet sur Alphonse Daudet, et ce volume excellent, plein de faits, intitulé Mon frère et moi, faciliterait singulièrement ma tâche, si je ne voulais, à mon tour, donner quelques souvenirs personnels sur le plus délicat, le plus sympathique et le plus entraînant de nos romanciers. Il y a, sur les origines de famille, sur les intimités du foyer, sur les années d’enfance et de débuts, dans le livre excellent d’Ernest Daudet, tout ce qui peut intéresser un biographe. Alphonse Daudet lui-même, en ses préfaces, qui formeront un livre et un des plus curieux parmi ses ouvrages, l’Histoire de mes livres, a mis tout ce qui peut plaire au