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vitrines des photographes ; je serais bien étonné qu’on l’y trouvât. Il est à la mode, il fait la mode et pourtant il fait fi de la mode. Il aime son home, ce salon de l’hôtel Chimay ou tout ce qui porte un nom a passé, cette salle de billard où il se dépense assez d’esprit en un soir pour défrayer dix numéros de petits journaux, ce coin de bibliothèque où, assis devant sa petite table, sur un escabeau de bois, il a écrit l’Âge ingrat et l’Étincelle.

Quant à la plupart de ses autres œuvres, le Monde ou l’on s’ennuie, les Faux Ménages, Édouard Pailleron a écrit ces pages, drames, vers ou comédies, dans une petite chambre mansardée, sous les toits, qu’il avait louée chez M. J.-B. Dumas, le chimiste, en son hôtel de la rue Saint-Dominique. Pailleron allait là, le matin, à neuf heures, avec son déjeuner dans sa poche et ne sortait plus qu’à cinq heures. C’était au temps où il habitait rue Barbet-de-Jouy. Chez lui Henri Rivière, Gaston Boissier, Louis Leroy se réunissaient ; mais les appartements y étaient si beaux qu’il n’y avait pas moyen d’y travailler et ce millionnaire de lettres, comme on l’a si souvent appelé, n’avait d’autre ambition que de retrouver, avec