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Le troisième volume renferme le texte des statues. Il offre un avant propos dans lequel j'essaye d'exposer les vicissitudes auxquelles elles ont été en butte chez les anciens depuis leurs premiers temps jusqu’à ceux où, après avoir été accumulées à Rome par la victoire et les spoliations, elles ont été dispersées par la barbaries et ont disparu. Nous chercherons à les suivre dans leurs nombreuses transmigrations et leur chute en Italie, en Grèce et en Orient. Entraînés au milieu des ruines de Constantinople, en proie aux fureurs iconoclastes des croisés, en 1204, assistant avec Nicétas en larmes aux affreuses funérailles de cette seconde Rome, nous apprendrons de lui et les chefs-d’œuvre qui y ont été brisés, ou que la flamme a dévorés, et le petit nombre de ceux qui avaient échappé à cette épouvantable ruine. Une liste de toutes les statues connues qui existaient à Constantinople avant ses désastres nous fera gémir sur l’étendue de ses pertes si funestes aux arts. Nous verrons ensuite en Italie le sol déchiré de toutes parts, et l’ardeur des fouilles faire sortir de leurs tombeaux et reparaître les statues aux XVe et XVIe siècles. Se répandant en Europe, elles y porteront le goût des arts et y formeront ces belles collections qui l’ont aidé à se développer, et qui font encore aujourd’hui les délices des gens de goût. Nous ferons connaître les statues retrouvées à Rome et aux environs, dans le XVIe siècle, et que donne l'Aldroandi dans son édition de 1562. Pour plus de commodité, je les ai mises en ordre alphabétique ; j'en ai agi de même pour les statues des collections publiques et particulières que possède actuellement l'Europe, et qui sont gravées dans de grands ouvrages : chacune est exposée séparément, mais elles se trouveront ensuite toutes réunies dans la série des statues de mon musée, qui, en offrant un grand nombre d'inédites, dépassera de quelques centaines celles que contient la réunion de tous ces ouvrages. On concevra aisément au premier coup d'œil que les statues que je publie sont en si grand nombre, qu'il n’était guère praticable de parler de chacune d'elles avec toute l’extension qu’elle eût pu réclamer, s’il ne s'était agi que de la description d'une collection peu considé rable. Telle statue, d'ailleurs, qui dans une petite réunion produit un bon effet et peut attirer l'attention, n'a pas les mêmes avantages lorsqu'elle se trouve dans l'auguste assemblée de toutes les divinités et de tous les héros des temps anciens que l'Europe a pu [XLIX]