peuvent pas soutenir la comparaison avec leurs ouvrages du premier ordre, ne seraient pas déplacées auprès de ceux d'un mérite moins transcendant, qui forment la majeure partie des musées, et qui, sans être des chefs-d’œuvre, y sont vus avec plaisir. Je me dispense d'offrir ici la liste des statuaires qui, avec des mérites divers, ont illustré notre école, et dont nous aurons souvent l’occasion d’apprécier les valeurs dans la suite de cet ouvrage.
Décrivant la collection des statues modernes de la galerie d'Angoulême et des Tuileries, je ne pouvais me dispenser d'y joindre la suite nombreuse des bustes qui s’y trouvent et qui ont été consacrés à la mémoire de nos rois et de nos hommes célèbres. Plusieurs sont fort beaux, et, comme ils remontent jusqu'à Louis XII, on peut y suivre la sobriété de style et d’exécution d'un bon nombre de nos sculpteurs. Cette iconographie, si elle n’est pas très considérable, n'en présente pas moins de l’intérêt et par les personnages dont elle nous offre les images, et par les sculpteurs au talent desquels on les doit.
Ayant annoncé dans mon prospectus que cet ouvrage, se présentant modestement et à un prix plus que modéré, n'a pu être gravé qu’au trait pour être à la portée de plus de monde, et surtout des artistes, il est inutile de le répéter ici. Mais il ne le sera pas d'ajouter quelques mots en faveur de cette manière de reproduire les statues et toutes les œuvres de la sculpture antique et de l’architecture lorsque ces traits sont exécutés d’une main sûre, ferme et pure par des graveurs de talent et qui servent à dessiner, tels que MM. Lenormand et fils, Lebas, Reveil et quelques autres en très-petit nombre. Car on serait tout à fait dans l’erreur si l’on croyait que la gravure des statues antiques à l’eau forte et au simple trait est une chose facile. Bien loin de là, elle présente de grandes difficultés, et il faut qu’il en soit ainsi, puisque si peu de graveurs y réussissent ; et je l'ai appris par ma triste expérience, ayant été obligé de supprimer une foule de statues estropiées par des graveurs qui n'ont jamais pu bien dessiner au trait, et qui depuis ont fait de bonnes planches terminées. Il est vrai aussi que j’ai été réduit à la même extrémité pour des centaines de dessins de dessinateurs et de peintres habiles, auxquels on doit des tableaux de mérite, et qui n'ont jamais eu assez d'aisance de main pour réduire au trait des statues ou des bas-reliefs de petite proportion, et qui n’étaient, pour ainsi dire, qu'un jeu pour le crayon facile, [XL]