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Les auteurs nous apprennent qu’alors les arts n’étaient rien ou que très-peu de chose en Grèce. Par les monumens égyptiens, nous voyons, au contraire, encore mieux que par l’histoire qui leur est bien postérieure, que ces anciens Pharaons, les Aménophis, les Thouthmosis, les Rhamsès, et surtout le grand Rhamsès III, le conquérant Sénostris, avaient couvert les murailles de leurs temples et de leurs palais de riches bas-reliefs, et s’étaient vu élever des statues de toutes les matières, qui montrent qu’à ces époques si reculées, la sculpture et la peinture étaient assez avancées en Egypte pour pouvoir tracer des portraits. Toutes ces considérations, basées sur ce que pouvait alors l’art en Egypte, nous autorisent donc à adopter ceux que Champollion a tirés des monumens, et qui, devant un jour paraître dans le grand ouvrage de notre commission, ont déjà été publiés par M. Rosellini. J’ai donc cru faire plaisir aux savans en les donnant dans mon iconographie. Ils ont été copiés, d’après les planches de M. Rosellini, avec toute l’exactitude et toute la finesse que l’on peut désirer, par M. Garson, qui a beaucoup travaillé pour la Bibliothèque royale et pour les planches de M. Mionnet. Les gravures sont de M. Bigaut, et elles sont rendues avec une fidélité et une pureté de trait qui ne laissent rien à désirer.

Toutes ces additions ont porté les têtes de mon iconographie à un nombre très considérable, et il n’y aura pas de têtes grecques ou romaines connues comme portraits par des médailles, des marbres ou d’autres monumens authentiques, dont elles n’offriront une ou plusieurs images. On aimera, je pense, à y trouver, presque de la grandeur des pierres originales, tous les grands camées-portraits de la Bibliothèque royale de Paris et du cabinet impérial de Vienne, tels que l’agate de la Sainte-Chapelle, l’apothéose de Claude, et à l’aide des numéros qui accompagneront les noms des personnages dans le tableau chronologique, il sera facile de retrouver les têtes sur les planches, lors même que l’on aurait été forcé par certaines espèces de dispositions de dessin et de travail, de séparer divers types du même personnage. Quelques signes à la suite des notices dans le texte feront connaître, au premier coup d'œil, et les époques dont il nous reste le plus de ces têtes, et, si ces portraits sont des statues, des bustes, des médailles ou des pierres gravées.

En faisant ainsi connaître tous les personnages dont les images nous [XXXVIII] ont