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S’il est difficile de se procurer à Naples des dessins des statues antiques de son magnifique Musée, du moins la prohibition ne regarde que celles qui sont inédites. En Espagne, à Madrid et à Saint Ildephonse, l’on est encore plus sévère : là, on n'accorde que peu de chose, ici rien. Jusqu’à présent, tous mes efforts ont été encore plus infructueux que je ne pouvais le craindre. Mes liaisons avec plusieurs de mes ambassadeurs, leurs démarches obligeantes, tout a été inutile, et il ne m’a pas encore été possible d’obtenir un seul trait des belles statues que renferme en assez grand nombre le musée de Saint Ildephonse. Il paraîtrait que c’est un parti pris, et que, jaloux de posséder seul ces chefs-d’œuvres antiques, le gouvernement se refuse à en laisser sortir même les images. Cette jalousie exclusive se conçoit pour une maîtresse à laquelle on consacre sa vie, tous ses soins, et qu’on voudrait soustraire à tous les regards ; mais pour des statues qu'on regarde à peine, qu’on ne connaît pas et qu'on abandonne à la poussière, cela ne se comprend pas. On vous jette à la tête l'exemple de [XXII] Naples,