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que viennent d'avoir à regretter les étude égyptiennes, m'a écrit qu’il serait bien à désirer que l'on reproduisît toujours les hiéroglyphes avec autant de netteté et d'exactitude que les miens, et qu'il n’en connaissait pas d’aussi bien rendus. Je ne donne que les inscriptions hiéroglyphiques du Musée royal des antiques ; celles qui en très grand nombre et fort belles, feront un jour partie de notre grand Musée égyptien, n’entraient pas dans mon plan, spécialement destiné aux antiquités grecques et romaines. Elles mériteraient à elles seules un ouvrage qui serait très considérable, de longue haleine et que probablement on entreprendra quelque jour, si les monumens de l’Égypte, malgré le sort contraire qui semble s'acharner contre ceux qui cherchent à en sonder et à en dévoiler les mystères, conservent encore la faveur dont les ont dotés les immortelles découvertes de Champollion, et s'il se trouve quelques heureux savans qui, inspirés par son génie, possédant sa sagacité, sachent mettre à profit son précieux et abondant héritage.

Après les bas-reliefs, les inscriptions et les monumens qui les accompagnent paraît la nombreuse suite des statues du Musée royal qui présente plusieurs chefs d’œuvre de premier ordre ; parmi une foule de perfections de grand mérite et d'autres qui, ne marchant pas sur le même rang, ne sont nullement à dédaigner, et auxquelles bien des musées feraient fête. Il serait inutile, pour le moment, de parcourir tout ce qui mérite d’être remarqué dans cette brillante série de divinités et de grands hommes qu’ont rassemblés au Louvre la munificence et le goût de François 1er, de Henri IV, de l'empereur et de Louis XVIII. Plus tard ils passeront tous sous nos yeux. François 1er et Henri II, qui avait hérité du son goût éclairé pour les arts, avaient, à grands frais, enrichi de statues leurs palais et leurs châteaux, et entre autres Fontainebleau, qui, au rapport de Vasari, était une autre Rome. Se présentant en Italie comme émule du pape Léon X dans son amour pour les arts, qui avaient déjà pris le plus haut essor, François 1er ne se contentait pas d'attirer à lui, par ses faveurs et ses largesses, les artistes qui illustraient l’Italie, et étaient appelés à instruire et à embellir la France, il luttait encore, de goût et de libéralité, avec le pape et les princes italiens dans l’acquisition des monumens de la statuaire que la terre avait conservés, et qui, reparaissant au monde, revenaient, de même [X]