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LES JACQUES

sire de Boisjoly jetait sur les manants un regard rogue. Ceux-ci ne montraient point humeur de rire. Quand il y eut suffisamment d’assistants à son gré, le chevalier commença d’une voix forte : Loyaux féaux des sires de Coucy, j’ai mission de vous donner connaissance que notre très cher et noble seigneur, Enguerrand III de Coucy, par la grâce de Dieu, de la Vierge et de ses SaintsAnges, revient en ses domaines, échappant aux griffes de l’Anglais perfide, sous caution d’une rançon que tous ses vassaux auront à cœur et à honneur de payer. << Notre gracieux roy de France, Jean le Bon, demeure prisonnier d’Edouard d’Angleterre, son fils Charles ayant rejeté les dures conditions qui auraient saigné le doux royaume. « Priez Dieu qu’il adoucisse la rigueur d’un monarque sans pitié et remerciez-le de la grâce qu’il vous octroie d’accorder à votre amour le retour d’un maître vaillant et généreux dont vous avez pleuré la captivité. « Ainsi soit-il. >> Un chuchotement de voix timides s’était élevé, dès que le messager eut terminé. S’avançant, d’un geste de son bras court, messire de Boisjoly imposa silence. -Manants, fit-il, le ciel a béni nos prières, notre très cher sire revient. Que chacun réfléchisse à son devoir qui est de ne rien céler des richesses - 86 -

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