— Quelle fut sa faute ? répéta le forgeron.
Margaine de Coucy eut un rire insultant.
— Ne le sais-tu pas vraiment, qu’à la veillée on put souvent la voir quitter le sous-sol où elle devait demeurer, pour aller vers le village, ceci grâce à certain homme d’armes complice qui, lui a déjà expié.
— Est-ce donc un si grand crime, demanda Frappe-Fort, de venir trouver un frère ?
— Quand un de mes chiens s’échappe, je l’enchaîne. Puisque tu es si habile forgeron, je t’offre l’occasion d’exercer ton métier.
— Que me demandez-vous ? interrogea Frappe-Fort d’une voix altérée.
— Rien que de naturel. Écarte-toi, Éloi.
Frappe-Fort aperçut une enclume et des chaînes que reliaient ensemble des cercles de fer.
— Il y a là un joli collier et de mignons bracelets. Scelle-les au cou et aux chevilles de cette serve rebelle. Ainsi parée, elle courra moins vite.
— Ô Loyse ! s’exclama le forgeron d’un ton déchirant, pourquoi n’as-tu point voulu que je reste serf pour te racheter ? Je pâtirais moins que toi.
— Ne regrette rien, dit Loyse ayant pour son frère un regard de profonde tendresse, il fallait que ce fut ainsi.
— Cette scène eut le don d’exaspérer Margaine de Coucy.
— Plus un mot, ou je la livre à Éloi sur-le-champ. Acceptes-tu ce que je te commande ?