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LES JACQUES

Laissez cela, frère Loys, dit Guillaume qui prenait le silence du moine pour témoignage de mépris. Savez-vous, Guillaume, que vous auriez pu devenir un grand tailleur d’images. Vous riez, frère Loys, balbutia Guillaume. Jc nc ris point, dit le moine, et c’est grand dommage que soit enterrée si belle richesse de goût. Vous avez trop d’indulgence, frère Loys, il y a bien des rêves à qui l’on voudrait donner figure, mais nous devons encore lourde redevance à ceux de là-haut, et mon travail est à eux. Frère Loys comprit que Guillaume parlait du château. Adieu, Guillaume, dit-il, je pars vers Laon demain, au retour, je vous verrai. Vous serez à Laon, répéta pensivement Guillaume, c’est un bonheur que d’y aller. Pourquoi ? De si belles pierres fleurissent, dit-on, la cathédrale. Au revoir, frère Loys, que votre voyage soit sans danger ni mauvaises rencontres. Frère Loys quitta Guilluame. Non loin, il fut arrêté par une femme qui lui demanda conseil, puis d’autres quémandèrent un remède. Il fut en des logis si nus que c’en était pitié. Partout il rencontra souffrances, misère et crainte et son cœur saigna de tristesse impuissante. Quand il eut visité ceux qui l’imploraient, frère Loys franchit l’enceinte de murs qui ceignait le - 63 -

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