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LES JACQUES

. V Comme si quelque cercle magique se rompait, tons, sauf le soldat, se trouvèrent debout. Au travail, les enfants, dit Frappe-Fort, nous conterons des histoires à la veillée. Etait-ce une femme ou une enfant qui venait de franchir le seuil de la forge ? Si mince, si frêle, elle présentait l’aspect d’une fillette fanée de misère et de maladie. Une robe d’un bleu passé l’habillait. Sa tête était enveloppée d’une capuche tombant sur des épaules qu’elle serrait frileusement sous l’étoffe élimée. Des sortes de guêtres de grosse laine protégeaient ses jambes. Elle avait aux pieds des sabots. Bonjour, Guillemette, dit Frappe-Fort. Bonjour tous, fit Guillemette d’une douce voix chantante, frère Loys est là, m’a-t-on dit, ne pourrait-il venir ? Qu’y a-t-il, Guillemette ? demanda le Franciscain en s’avançant. — Mon frère Georget souffre male mort, répondit la jeune femme, il ne cesse de vous réclamer. Allons vite, partons. Frère Loys dit rapidement à Frappe-Fort : Si je ne puis te revoir avant de courir sur Laon, où je dois trouver maître Nicole Flamand, adieu, et à bientôt. - 56-

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