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LES JACQUES

pays de France. C’est que là ne brilla guère une chevalerie, plus experte aux tournois qu’aux combats.

— Honte à cette noblesse lâche et cruelle, dit Frappe-Fort. Et comment es-tu revenu, mon pauvre Rémy ?

— Tirant de l’aile, bataillant d’un côté ou de l’autre, riche un matin, gueux le lendemain, ayant fait bombance la veille du jour où l’on devait dîner d’un oremus. Mais ne m’appelle plus Rémy, il n’y a plus que Rouge Le Bâtard. Ce nom me revient, n’est-ce pas ?

Frappe-Fort poussa un soupir et secoua la tête, la face dure.

— Va, reprit le soldat, leur dette est lourde, elle s’augmente chaque jour. Pourtant, si longue soit la patience de la bête, elle finira bien par mordre, à force d’être battue.

— Oui, dit L’Agnelet montrant la balafre de son visage, ils ont inscrit là un outrage qui leur sera compté.

— Qu’est-ce donc que cela ? demanda FrappeFort n’ayant pas, dans son émotion, prêté attention à la marque rouge que L’Agnelet portait à la joue.

— C’est une gentillesse de messire de Boisjoly, le valet est digne du maître.

— Toi aussi, tu as vu l’intendant ? s’enquit Frappe-Fort. Il est passé par ici, m’enjoignant que l’on me mandait au château.

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