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LES JACQUES

en paix, car il y a trop longtemps qu’ils endurent souffrance et peine. »

— Oh ! dit L’Agnelet, il peut donc se trouver un noble sire pour parler ainsi des laboureurs.

— Un de bon, vingt d’exécrables, repartit Frappe-Fort.

— Qu’a répondu l’Anglais ? interrogea Grégoire.

— Il se moqua du sire de Beaumanoir en lui disant que bientôt Montfort serait maître de la Bretagne et le roi Edouard d’Angleterre maître de la France.

— Cela, jamais, fit L’Agnelet, Jacques Bonhomme saura bien l’empêcher.

— Et que s’est-il passé après, demanda Grégoire, entre le sire de Beaumanoir et le capitaine anglais ?

— Le sire de Beaumanoir lui. fit défi, trente contre trente, de combattre entre Français et Anglais.

— Tu y étais ? dit Frappe-Fort.

— J’y étais. De notre côté, il y avait de hardis batailleurs. Crocquart et Robert Knowles qui ne craignaient ni le ciel, ni l’enfer, et taillèrent en pièces les trente Anglais. Ce fut un beau combat vraiment. Je n’ai point souvenance de plus glorieux depuis.

— Tu en as subi bien d’autres ?

— J’ai pâti à Courtrai, à Crécy, j’ai guerroyé à Poitiers où dix mille Anglais purent se vanter d’avoir mis en déroute trente mille soldats du

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