Frappe-Fort entendait, sans en saisir le sens, les paroles de L’Agnelet. Le Rouge et lui se contemplaient.
— Tu veux bien le recevoir, reprit L’Agnelet, s’imaginant hostile le silence de Frappe-Fort.
Mais les deux hommes ne se souciaient pas de ce que pensait L’Agnelet. Rouge Le Bâtard venait de dire :
— On a donc abattu l’orme qui étendait ses grosses branches pleines de nids ?
Le forgeron écoutait, n’osant croire au soupçon qui naissait en lui, espérant et doutant tour à tour, attendant quelque preuve qui lui permît une certitude.
Sans doute le soldat pressentait-il sa pensée, car il reprit :
— Y a-t-il encore des mûres sur les buissons accrochés aux flancs du Trou aux Loups ?
Tout étourdi du coup brusque de l’émotion qui l’étreignait, le bon géant vacilla comme un enfant frappé. Était-ce vrai ? Oh ! perdre le dernier doute !
Rouge Le Bâtard sourit :
— Un jour deux enfants voulurent s’emparer d’un nid d’agache. Dame Agache…
Frappe-Fort ne le laissa pas terminer :
— Rémy ! s’écria-t-il étendant les bras, est-ce toi ?
Il était écrit que ce matin-là, L’Agnelet irait de surprise en surprise. Devant lui, le soldat et