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LES JACQUES

LES JACQUES Père, que veux-tu dire ? fit Alyse effrayée, le croyant le jouet d’une hallucination. Les voici Alyse, avec des fourches, avec des houes, avec de pauvres piques, avec leurs instruments de labeur, avec de misérables armes qui se briseront au premier choc. Il haletait. Il faut que leur soit ouverte toute grande la cathédrale. Dieu les voit et sait qu’ils ne sont point ses fils rebelles, qu’ils sont hommes comme leurs bourreaux et que depuis trop longtemps ils ont souffert. Père, père ! balbutiait Alyse commençant à comprendre, que va-t-il survenir ? Qu’ils viennent ! L’église que nous avons bâtie est leur asile. Qu’ils y entrent à leur tour, et que Dieu les prenne enfin en pitié. Les bras étendus, Philippe de Haume se dirigeait vers le bord des marches. Père, prenez garde ! Mais à ce moment, une rumeur venue d’une rue voisine fit sursauter la jeune fille. Que se préparait-il ? De l’abside, les chants montaient toujours, sombrant dans les remous des orgues pour réapparaître suaves et clairs. peur ! Père, entrons dans la cathédrale, j’ai grand Tu ne dois pas avoir peur d’eux, Alyse. Ils seront sans doute terribles à contempler, mais c’est ainsi qu’ils devaient venir, qu’ils viennent, - 158-

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